Nous abordons encore le thème de la contrefaçon en search qui devrait être un sujet important en SEO en 2014. Non pas que c’est un sujet nouveau, mais plutôt à cause de l’ampleur qu’ont pris les positions des contrefacteurs dans les résultats des moteurs de recherche. Et que cela cause des dommages monumentaux aux marques attaquées.
Quelques exemples pour illustrer notre propos.
Tapez par exemple « louboutin femme » (dans Google) est vous tomberez en grande partie soit sur des sites de redirection vers un site de vente de produits contrefaits ou sur des sites légitimes piratés qui vous redirigent vers un site de vente de contrefaçon.
Par exemple avec « louboutin femme », vous trouverez le site de l’Imprimerie Saint-Aignan qui est piraté ou sur le site festivaldesmoosh.fr, site de redirection (contact whois anonymisé, enregistré au Luxembourg).
Un clic sur le lien vous emmène via une redirection vers le nom de domaine louboutinboutiquefr.com, site de produits louboutin contrefaits.
Autre exemple: ce matin, le site de France 5 était toujours en 1er et 2e positions sur la requête « viagras ».
ASPECTS INTERNATIONAUX
Le phénomène est aussi international. Nous avons testé la contrefaçon de produits Armani sur Yandex, par exemple.
La requête « doudoune armani pas cher » produit des résultats de première page avec 70% de contrefaçon (surlignée en jaune).
DEUX TYPES DE SITUATIONS : PIRATAGE ET CONTREFAÇON
Depuis quelques mois, Clustaar propose une offre de mesure et de lutte contre la contrefaçon. Nous avons remarqué deux réactions des entreprises concernées.
1. L’entreprise est victime de contrefaçon, ses produits sont contrefaits
Dans ce cas, elle est évidemment sensibilisée et a mis en place une équipe plus ou moins structurée pour lutter contre le phénomène.
Ce sont généralement les équipes juridiques qui sont en charge de la lutte contre la contrefaçon. Or celles-ci sont peu versées en techniques de search. Quand on constate à quel point les contrefacteurs maîtrisent ces compétences et le niveau de sophistication de leurs stratégies SEO, il est évident que le combat est pour le moment très inégal.
L’accueil est plutôt non chez ce type d’interlocuteurs, même si le décalage entre une culture juridique et une culture technique search peut compliquer les échanges. En revanche, nous avons constaté l’émergence d’une nouvelle génération de juristes et d’avocats très à l’aise avec l’univers digital et ayant un bon acquis en search du fait de leur expérience sur le terrain des moteurs de recherche.
2. L’entreprise est victime de piratage, son site est hacké et redirige vers un site de contrefaçon
Dans ce cas là, l’accueil est beaucoup moins positif. Nous avons testé le terrain et contacté 20 entreprises dans cette situation pour les alerter. Sur 20 prises de contact:
- 4 conversations avec le responsable,
- 3 « merci mais non merci »
- 1 « je pense que c’est vous le pirate ».
Le résultat est donc sans appel, et c’est assez compréhensible au final. Elles prennent note du piratage et :
- soit préfèrent s’en remettre à leur agence ou prestataire technique,
- soit pensent qu’il s’agit d’une arnaque et portent le soupçon sur nous
MESURER LA CONTREFAÇON
Pour les marques, l’une des clés de la lutte consiste à mesurer les mots clés générateurs de contrefaçon dans les moteurs de recherche. Avec cette information, il convient ensuite de détecter les sites illicites dans les pages de résultats et de prendre les contre-mesures légales.
Lors d’une de nos missions Clustaar, nous avons analysé le marché de la maroquinerie aux Etats-Unis.
La question posée était « Comment mes clients recherchent-il des sacs en cuir ? »
Voici un schéma de la part de voix de la contrefaçon sur les produits de maroquinerie aux Etats-Unis (flèche rouge).
On notera la stratégie de positionnement des contrefacteurs sur les requêtes « authentic » et « deals-cheap », catégories où les marques ont une faible présence SEO.
Eric Schmidt le disait déja en 2008, Internet est devenu un bas-fond s dans lequel les informations douteuses sont florissantes.
La contrefaçon en est l’exemple même. Et les marques l’ont bien compris. Cependant, tant que leurs équipes juridiques en charge de la lutte contre les contrefacteurs n’auront pas intégré les compétences techniques/search nécessaires pour comprendre les stratégies des pirates, elles auront encore bien du mal à lutter contre cette pieuvre.
Bonjour,
Excellente étude sur ce sujet de la contrefaçon.
Partant de ce même constat qu’il faut s’appuyer sur des compétences techniques mais également sur l’implication du grand public pour lutter efficacement contre la contrefaçon en ligne, nous avons développé la première plateforme collaborative de lutte : http://www.contrefacon.fr.
N’hésitez pas à aller y faire un tour. Je suis à l’écoute d’éventuels remarques ou suggestions.
Bonne continuation.
Jérémie